Henriette Camps-Fabrer
Edisud, 1990
Parmi les unités géographiques qui forment l'Algérie, deux zones montagnardes fortement individualisées ont été retenues pour en servir de base à une étude comparative de l'orfèvrerie : la Grande Kabylie et l'Aurès. La Grande Kabylie représente, avec Moknine et Jerba en Tunisie, et la région de Tiznit dans l'Anti-Atlas marocain, l'un des trois foyers rigoureusement délimités de la bijouterie émaillée au Maghreb. L'Aurès, où l'émail est inconnu, connaît une orfèvrerie moulée et à décor incisé. C'est à travers la présentation comparée du travail des bijoutiers et des différents types de bijoux de ces deux régions que peut être abordé le problème de l'origine de l'orfèvrerie berbère, sans négliger les similtitudes avec d'autres régions du Maghreb. On pourra s'émerveiller de constater que des techniques extrêmement anciennes, et d'origines très diverses, que les bouleversements de l'histoire du Maghreb vouaient à la disparition, aient pu, en se ruralisant dans quelques cantons montagneux isolés, perdurer jusqu'à nos jours. Aurès et Grande Kabylie apparaissent alors comme de véritables conservatoires : tandis que les bijoux de l'Aurès perpétuent les techniques de l'Antiquité, l'émaillage a pu être introduit par l'entremise des Andalous morisques et juifs chassés d'Espagne au moment de la Reconquista. Au-delà des influences et des apports étrangers, l'orfèvrerie rurale maghrébine témoigne largement d'un fonds commun et qu'il appartient à ce qu'il est convenu d'appeler la " permanence berbère ".
Couverture extérieure légèrement abîmée, intérieur intact.Français - 142 Pages - 24 x 2 x 30 cm - 1,4 Kg
ISBN: 9782857444725