Entre 1880 et 1910, l'Italie, jeune nation unifiée depuis 1861, est marquée par la fin de l'idéal du Risorgimento et les bouleversements économiques liés à sa transformation en un pays industriel. Après les macchiaioli qui, dès 1855, à Florence, avaient donné une orientation nouvelle à la peinture, les artistes tentent de répondre à cette question que l'historien d'art Giovanni Lista met dans la bouche des Français : " Comment peut-on être Italien et moderne à la fois ? " Dans cette quête d'identité, certains s'appuient sur la culture héritée d'un passé qui, loin d'être un obstacle, peut devenir un tremplin vers la modernité ; d'autres trouvent dans le futurisme, avant-garde qui explose en 1909, une expression opposée. Peintures, sculptures et photographies de grands artistes méconnus en France - Pellizza da Volpedo, Segantini, de Chirico, Balla, Medardo Rosso, Primoli - témoignent de ces recherches originales. Ils explorent diverses voies, présentées dans cet ouvrage, du décadentisme au symbolisme, de l'" art pour le peuple " au divisionnisme et aux prémices du futurisme.